La Station — Gare des mines • come ferrasse

POST STOMATUM — performances de Côme Ferrasse + invitéx

12.12.25

POST STOMATUM — performances de Côme Ferrasse + invitéx

Sam. 13 décembre
19:00 - 23:00
Station Sud

Le 13 décembre se déploie à Station Sud le travail de plusieurs artistes autour/avec la mise en scène POST STOMATUM de Côme Ferrasse, artiste en résidence à La Station. Beaucoup l'ont aidé/accompagné dans la conception du projet et présentent leur propre création/pratique.

CÔME FERRASSE • GLEB GORIACHEV • MONSIEUR TRÉSOR • HUBERT BEAUMONT • ROMANE AUDREN • CAMILLE LEJEUNE

CÔME FERRASSE (@ulysslazar) — Mise en scène et performance
Forméx à la sculpture, à la performance et à l'électroacoustique, Côme développe une pratique multimédia profondément ancrée dans la matérialité du vivant, l'hybridation des corps et la dramaturgie des systèmes. Son travail explore la zone trouble où la chair, les objets, les institutions et les langages se contaminent, se dévorent, se digèrent mutuellement. Artiste en résidence à La Station, iel conçoit des environnements où chaque élément — installation, costume, organe-sculpture, vidéo, son, écriture — peut devenir acteur, décor ou interface.

ROMANE AUDREN (@romane.audren) — Performeuse pour Post Stomatum
Danseuse et en dernière année aux Beaux-Arts de Paris, elle se forme en autodidacte à la danse contemporaine depuis trois ans. Elle enquête, archive, écrit, chorégraphie, improvise. C'est dans les ateliers et projets collectifs qu'elle aime pratiquer et développer une recherche-création politique des gestes, des récits et des liens.

CAMILLE LEJEUNE — Performeuse pour Post Stomatum
Formée à la danse contemporaine à Toulouse puis à Barcelone, son univers mêle mouvement et théâtralité, nourri par le chant et l'art clownesque. Elle navigue entre rires et larmes, secoue les corps pour en faire surgir les râles, les cris, les soupirs enfouis. Camille croit en un lieu invisible où nos mondes intérieurs se frôlent, un territoire qu'elle cherche à dévoiler par le jeu et la performance.

GLEB GORIACHEV (@gleb_goriachev) — Série de photographies
Son travail interroge la glamourisation et la mise en valeur de la communauté queer ainsi que des sexualités hors normes, en détournant les codes publicitaires des maisons de luxe. Avec sa série de natures mortes, il invite le public à réfléchir à la beauté du fétish et du kink, à les considérer depuis un point de vue esthétisant, sensuel et assumé.

MONSIEUR TRÉSOR (@monsieurtresor) — DJ-set
Artiste, styliste et DJ fondateur & résident de la @tresor.party. Ses sets sont des voyages très versatiles entre Hard Groove Techno et House tout en mêlant ses références pour les rythmes des drums et percussions chaudes. Le tout agrémenté d'une touche pop et funky, tels des hymnes fédérateurs ! Connu pour son style musical éclectique, captivant et singulier, ses mix hybrides vous feront transpirer.

HUBERT BEAUMONT (@hubert_beaumont) — Présentation de la collection RE/Assemble Denim
Styliste et designer mode, son travail explore des techniques et des matières de manière expérimentale, redonnant vie aux anciens vêtements en denim. À travers des jeux d'assemblages, Hubert met en valeur les détails, les textures et les marques d'usure du jean. Les pièces — inspirées du vestiaire classique — se déclinent du vêtement à l'accessoire.

POST STOMATUM se déploie comme un film étrange où le corps devient décor, intrigue et terrain d'enquête, comme si un polar se déroulait à l'intérieur même de l'organisme. Fiction policière et rêverie charnelle flirtent avec un glamour trouble : textures de chair rose, brillances latex, moiteur urbaine. La technologie ne se contente pas de montrer : elle expose, caresse, infiltre.

Les organes artificiels, roses et brillants comme des jouets chirurgicaux, rappellent autant l'anatomie médicale d'un Docteur Maboule qu'ils deviennent pièces à conviction, fétiches, indices. Le cœur convoité n'est plus un symbole romantique mais un objet à saisir, à dérober, à défendre. Cette lutte absurde autour d'un organe prend la forme d'une affaire classée X, bureaucratique et charnelle, où lois, corps et désirs s'entremêlent.

Le corps devient hypothèque vivante, dossier à instruire, territoire disputé où la valeur économique supplante l'intégrité. Avaler son propre cœur — geste à la fois grotesque, intime et souverain — agit comme une brèche dans le récit : soudain, l'intérieur devient territoire, tunnel, fuite. La performance offre au public une place de voyeur, complice ou enquêteur, embarqué dans un récit où tout semble à la fois trop proche et trop fabriqué.

POST STOMATUM imagine ainsi un monde où l'économie touche aux viscères, où la justice s'en mêle, où la chair devient preuve et enjeu. Un récit où le corps contemporain, ludique et inquiétant, glamour et glauque, lutte pour demeurer sien.