Jessica93 offre un amalgame fastueux d’industriel, de grunge et de “shoegaze” et garde l’auditoire au aguets par sa capacité innée à rendre des univers différents d’une chanson à une autre. Employant un mélange de textures synthétiques et électriques, il crée une trame post-apocalyptique sur laquelle son voix calme, mais inquiétante évoque des thèmes mélancoliques et résolument nichés dans l’abandon.

Au cours d’une carrière à la fois mouvementée et gratifiante, Jessica93 compte 11 parutions à son crédit. Il s’est produit sur des festivals européens de premier plan tel que Rock en Seine 2014 et 2018 (Paris), Hellfest 2018 (Clisson), Wave-Gotik-Treffen Festival 2015 (Leipzig), Grauzone Festival 2015 (Amsterdam), partageant aussi la scène avec des artistes tels que Future Islands, The Soft Moon, Grave Pleasures, King Dude, Trisomi 21, Casey, Frustration, Cheveu et The KVB.

Bracco, sur scène, c’est Loren, qui se tient bien occupé, baguettes en main, devant un assortiment de machines et de synthés. Et c’est Baptiste, guitare au cou, qui chante avec la conviction rare de ceux qui se rentrent le micro dans la bouche pour que les mots sortent mieux. S’être pété la rétine sur les VHS des Cramps doit aider. Son bagage garage (Los VV’s) informe le jeu de gratte âpre et précis. Baptiste gère la verticalité, Loren l’espace et les horizontales : ça érige solide même si c’est technique schlag, visseuses et bois de palette, on sent qu’ils visent haut.

Bryan’s Magic Tears a sorti chez Born Bad son quatrième album, Smoke and Mirrors. Encore présente dans leurs derniers disques 4AM et Vacuum Sealed, la culture garage/noise s’éloigne sans être oubliée. Structuré par un beat typique des 90's, ce nouvel opus habité par le synthé se veut agréablement planant, mélodique avec des chansons texturées. Bien nommé, il s’amuse de la musique de stade tout en respectant ses codes. On pourra l’apprécier à des distances diverses. Mais premier degré, oui, c’est comme si Shaun Ryder avait mangé Liam Gallagher !

Salopecia rassemble les genres comme autant de fleurs à une seule tige ; l'équilibre atteint est fragile mais tient bon. Lors de ses promenades nocturnes, Salopecia souffle de petites chansons dans son téléphone, entre mantras et listes de courses, qu'il échantillonne ensuite et arrose de rythmes syncopés et de grains synthétiques. On y retrouve l'influence du hip hop de la Bay Area des années 90 comme E-40 ou les Hieroglyphics, un peu de la douce abstraction des artistes du label Anticon, avec un goût pour le pastiche et l'absurde.

Tropical Horses est un one-man band multi-instrumentiste : synthétiseur, guitare électrique, boîtes à rythmes et samples, musique électronique… A côté de son activité de musicien, il anime des ateliers artistiques avec un public de jeunes exilés via le collectif Coucou Crew. Coucou Gang est un collectif formé à La Station – Gare des Mines et composé de Valentin Cheveu2Feu, Tropical Horses, Yana, Adama et Junior.