Pagaille 2023 — Jour 1

29.09.23

Pagaille est un festival issu de la rencontre entre Julia Maura & Line Gigs à la Station - Gare des Mine et autour d'un texte de Donna Harraway. Il mélange dans une joyeuse spontanéité des pratiques indépendantes, des scènes et des préoccupations (expérimentales, militantes, queer, hacking…) dans le désordre, sans chercher à faire œuvre de cohérence mais en imaginant plutôt des rencontres entre les artistes invité·e·s et leurs “milieux”.

Il s’agit pour l’occasion de s’outiller - avec en tête un des concepts centraux du manifeste cyborg de Donna Haraway : l’indépendantisation par l’outil et la technique - autour de projets autoproduits mêlant musique et visuel, auto-édition, cinéma expérimental, logiciels libres, et détournements en tout genre.

Une proposition de Line Gigs & Julia Maura

16:00—19:00 • Violence Sexuelles et Sexistes (VSS) en école d'art : comment agir ? (Arpentage et discussion avec Vanina Géré et H·Alix Sanyas)

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"VSS en école d'art : comment agir ?" est un guide mis en page par H·Alix Sanyas et réalisé par une collective d'enseignantes formée en 2020 en école d'art, afin de faire face au manque d'information concernant la question de l'accompagnement des victimes de violences sexuelles et sexistes dans les écoles où elles enseignent.

Pour Pagaille, Vanina Géré, une des enseignantes de la collective, accompagnée de H·Alix, proposent un arpentage de "VSS en école d'art : comment agir ?", un échange sur leur pratique réciproque (création du contenu juridique, mise en forme graphique et veille juridique) ainsi qu'une diffusion du guide imprimé lors d'un précédent atelier ayant eu lieu à La Station - Gare des Mines.

La vulgarisation des textes de lois est un enjeu pressant pour les féministes aujourd'hui. Elle s'inscrit dans l'histoire de l'auto-formation et la vulgarisation de la littérature d'experts dans des contextes militants. Celle-ci sera brièvement présentée en amont de la discussion et de l'arpentage du guide d'accompagnement pour le signalement des VSS.

Il est (déjà) possible de télécharger, partager et imprimer le guide à ce lien (V1) :
https://archive.org/details/outil-contre-les-violences-sexuelles-et-sexistes-ecole-dart-

Vanina Géré
Vanina Géré est professeure d’histoire et de théorie de l’art à la Villa Arson depuis 2018, après l’ÉNSAD Nancy (2013-2018). Elle est l’auteure d’une monographie sur l’oeuvre de Kara Walker, Les Mauvais sentiments : l’art de Kara Walker (2019), et a dirigé l’anthologie de textes critiques October Files sur l’oeuvre de Walker (novembre 2022). V. Géré publie des essais et critiques en anglais et en français; elle a contribué à des ouvrages collectifs et des catalogues d’exposition, et a organisé des journées d'études, notamment sur les espaces de non-mixité choisie. Elle a proposé des ateliers d'autodéfense féministe dans le cadre de son enseignement. Ses champs de recherche actuels sont la bande dessinée politique, les pratiques artistiques numériques critiques, la rencontre entre l'art et l'activisme, la littérature lesbienne anglophone, la représentation des minorités visibles et la peinture contemporaine. Avec Rosa Brux et Frédéric Wecker, elle est co-curatrice de l'exposition itinérante "Qui a peur de Chantal Montellier?" (2023-2025).

H·Alix Sanyas
H·Alix est un·e graphiste & un·e artiste, engagé·e dans les luttes TPBG et en résidence à La Station - Gare des Mines depuis mars 2023. H. répond à des commandes de design graphique, pour les milieux et les collaborateur·ices féministes, enseigne les pratiques éditoriales et appartient à la collective de recherches typo·graphiques post-binaires Bye Bye Binary. Iel*le est également céramiste et a exposé récemment chez Sultana, Air de Paris, Marcelle Alix, les Magasins Généraux, la Bellevilloise à Paris, le centre d'art BBB à Toulouse, la Meca à Bordeaux et prochainement au Frac de Nantes. Son premier court-métrage HERMAN@S (Les Adelphes), sélectionné et primé dans plusieurs festivals, a été produit par le GREC en 2021.

La collective d'enseignantes
La collective, éphémère, a été formée en 2020 par plusieurs enseignantes féministes actives en école d'art, afin de faire face au manque d'information concernant la question de l'accompagnement des victimes de violences sexuelles et sexistes dans le cadre des études en école d'art. La réflexion a abouti à la conception d'un guide pour lutter contre ces formes de violences.

19:00—22:00 • La forge : torsades (avec Simon Denise et Kalev)

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Cet été, la Station — Gare des Mines a abrité La·e forgeron·ne, un cycle d’ateliers autour d’un médium : le métal. Cinq artistes ont transmis à tour de rôle des gestes et des savoir-faire anciens en explorant les usages du métal à travers la construction d’outils (clous), d’idiophones (petits instruments à percussion, sonnailles) et d’éléments percussifs (marteaux, baguettes…). Pour cet ultime atelier, Simon Denise et Kalev proposent de tordre l’acier, de réaliser des torsades qui compléteront l’instrumentarium visible dans l’espace.

Simon Denise
Simon Denise place sa pratique entre l'art et l'ingénierie en utilisant le réemploi comme contrainte créative. Ses créations sont des outils de partage, vecteurs de convivialité, portée par désir d'expérimenter d'autres manières de faire, avec une attention particulière à la sobriété énergétique.
www.instagram.com/simondenise

20:00—21:00 • Présentation de Derniers Souffles (Sonia Saroya et Edouard Sufrin)

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En ramenant à la vie ces composants obsolètes pour révéler leurs souffles irréguliers et fragiles, derniers souffles joue des propriétés des sonorités de type “bruit blanc” pour proposer une immersion ambigue dans un paysage post-industriel. Si le calme apparent du ressac des vagues invite au prélassement, leur sonorité électrique trahit leur origine artificielle pour devenir l’allégorie d’une mer sur le point de nous engloutir.

Sonia Saroya et Edouard Sufrin développent des installations immersives, le plus souvent in-situ, composées de dispositifs électroniques ou d’objets détournés qu’ils agencent dans des lieux particuliers. En jouant avec des lueurs, des faisceaux mécanisés, des sons spatialisés, des voix de penseurs, des documents d’archive, de la fumée ou du brouillard, ils tentent de composer des paysages et cherchent à stimuler l’imaginaire, en proposant des expériences. En réactivant la mémoire de lieux, en faisant résonner des traces du passé avec les temps présents, il est question de mieux saisir les évolutions de notre société tout en proposant des moments d'évasion.
www.instagram.com/sonia.saroya

21:00—22:00 • Activation de l’instrumentarium

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Un instrumentarium désigne l’ensemble des instruments utilisés pour la réalisation d’une œuvre (les orgues, un carillon). Tout au long de l’été s’est construite à La Station au fil d’ateliers une œuvre collective sonore : à la fois sculpture et instrument, grand ensemble entièrement fait-main de métal en fer forgé à faire sonner.