CARABINIERI de Gianni Pettena
01.10.21–01.01.22
Dominique Mathieu - Université Paris VIII Vincennes - Saint-Denis
octobre 2021 - janvier 2022
Depuis octobre 2020, Dominique Mathieu donne cours à la Station - Gare des Mines. Pour le premier semestre 2021, un groupe d’étudiant·es, a reproduit un ensemble de lettres en carton, en vue de ré-activer la performance Carabinieri (1968 / Palazzo comunale, Novara - Italie) de l’artiste Gianni Pettena. Le jeudi 27 janvier le mot a été transporté aux abords du canal de l'Ourcq à l’occasion de l'exposition Gianni Pettena, architecte par nature à la galerie Salle Principale.
La performance était suivie par une discussion entre Guillaume Désanges, Emanuele Quinz et Gianni Pettena en direct depuis son atelier en Italie à la Galerie.
Photos : Émile Ouroumov, 2022
Gianni Pettena
Gianni Pettena est né en 1940 à Bolzano (Italie), vit et travaille à Fiesole (Italie). Gianni Pettena fait parti du noyau d’origine – avec Archizoom, Superstudio et UFO – de l’Architecture radicale italienne, mouvement qui a eu un impact considérable sur la pratique de l’architecture et du design. Par l’introduction d’une vision élargie de l’architecture, Pettena utilise l’art conceptuel et la rhétorique du discours politique afin d’analyser la transformation des espaces publics. Son engagement dans le domaine de l’architecture et du design en Italie s’établit dès les années 1960, quand il était encore étudiant en architecture à Florence. Peu après son diplôme il a été invité comme artiste en résidence au Minneapolis College of Art and Design, puis à University of Utah à Salt Lake City. Son engagement profond dans la pensée sur l’art, l’architecture et le design l’ont conduit à enseigner dans diverses institutions dont Architecture Association à Londres et School of Architecture at California State University Program à Florence. Il a publié ses vues dans un manifeste intitulé L’Anarchitetto: Portait of the Artist as a Young Architect (1973, Guaraldi Rimini), qui a marqué plusieurs générations d’artistes et d’architectes. L’auteur y refuse les frontières entre les disciplines et se définit comme un « anarchitecte », celui pour qui parler d’architecture est un moyen de désigner une condition créatrice destinée à faire de l’architecture, mais qui aboutit à un art de vivre. Parmi les outils et les sujets présents dans son travail, on peut mentionner l’utilisation du langage, le rapport à la nature et au contexte, les jonctions entre réalité et reproduction.
Dominique Mathieu
En 2000, Dominique Mathieu fut l’un des premiers designers d’objets à être pensionnaire à La Villa Médicis à Rome. En 2007, il affirme une orientation très engagée sur des questions politiques, sociales et écologiques. Dans son parcours, il distingue trois phases. L’acte initial (1995-2007) est caractérisé par une logique de design expérimental, conjugué avec une production de type industriel. Le second (2008-2014) est conditionné par la prise de conscience manifestée lors de l’exposition « Fracture sociale » (2007, Espace Mica, Rennes), les collaborations avec l’association Libre Art Bitre (Rennes) et une résidence sur plusieurs années au CAC Brétigny, centre d’art, pour lequel il organise plusieurs workshops, conçoit des installations et de nombreux projets (vitrines, tables, assises, présentoirs, rangements, aménagement du bureau) à vocation pérenne et en harmonie avec les usages du lieu. Le troisième et ultime acte est inauguré avec l’exposition que lui consacre la galerie Salle Principale en 2015, au travers d’objets, des références au champ théorique, des prises de position via des supports textuels et visuels. Il s’agit d’assumer et poursuivre les logiques initiées notamment à Brétigny, avec un soin particulier porté à la déontologie des conditions de production, qu’il souhaite orienter en direction d’une résonance avec l’environnement naturel. Dominique Mathieu est représenté par la galerie Salle Principale, Paris.